L’Ile-de-France ne leur suffisait plus mais ils étaient encore trop tendres pour conquérir le monde. En vrais serviteurs du ballon rond, les licenciés du club et leurs très nombreux amis évoluant sous vraies-fausses licences réfléchissent à une nouvelle étape de leur histoire. Se laissant porter par leur élan démocratique, l’idée surgit rapidement : la France des villages aurait, elle aussi, droit au bonheur.
Mais où aller à la rencontre des Français ? Très vite, le cahier des charges s’impose. Un camp d’entrainement pour later dans le jardin en guise de préparation physique (La Belliole), des caves pour faire ses courses de la semaine (Sancerre) des fans clubs dynamiques pour l’organisation d’un tournoi (les kops de Donzy, Premery et Saint-Amand en Puisaye étaient particulièrement chauds) : la femme d’Alain, bien connu à Paris sous le nom de Reliole, avait trouvé, ce sera Arquian.
Si un maire de France doit sa réélection au sport, c’est bien celui d’Arquian. Les électeurs lui doivent un festival d’initiatives plus originales les unes que les autres : un défilé de mode survêtement orange/casquette noire offert au public par Jérôme, le fameux concours de bottards dans la rivière (remporté par la doublette Didier – Niche alignée en pointe), la découverte des effets du cocktail andouillettes-guronsan, avoir pu assister à la seule épreuve de droit jamais réussie par Jeff : le réquisitoire pour dénoncer les vices de forme du règlement du tournoi et sa réécriture immédiate.
D’année en année, les shows succèdent aux shows, la presse s’enflamme pour « Les Brésiliens de Paris ». Le maire d’Arquian fait construire un stade de 80.000 places en 2 ans, devient sénateur, puis ministre des Sports. Sous son impulsion, la France remporte la Coupe du Monde 98, le pays est en liesse.
Le gérant du « P’tit Arquinois », privatisé pour nos dîners d’après-tournoi, se souvient encore de nous. Aujourd’hui Président de la CCI d’Arquian, il a déclaré au Wall Street Journal : « 18 salades au chèvre chaud, 18 entrecôtes frites, 18 tartes aux pommes, 18 pichets de 50 de rouge, alors qu’ils n’étaient que 13 et devaient prendre la route pour Paris : moi, je dis total respect pour ces gars-là ! ». Il faut savoir qu’à l’époque, il n’existait ni prévention routière, ni alcootest et que les gendarmes regardaient, comme tous les Français chaque lundi soir du week-end de Pentecôte le podcast du Tournoi sur Arquian TV présenté par Cangioni, Qui pourrait le leur reprocher ?
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